samedi 4 septembre 2010

Si j’étais le premier ministre…

Si j’étais le premier ministre ayant déclenché une commission d’enquête, visant apparemment à faire la lumière sur un certain problème, et que d’autre part j’étais foncièrement convaincu de n’avoir absolument rien à me reprocher, alors je demanderais sans la moindre hésitation de comparaitre devant cette commission d’enquête que j’ai déclenchée en étant littéralement branché sur le polygraphe : mais pourquoi donc me demanderaient mes principaux conseillers ?

Pour convaincre le juge nommé à la tête de cette commission d’enquête que je suis blanc de tout soupçon par rapport à ce que le principal témoin a soulevé durant son témoignage ? Non. Car je sais dans mon fort intérieur que peu importe ce que va dire le rapport de ce juge, que l’opinion publique elle, a déjà forgé son jugement, et que la seule chose qui pourrait me sauver la face est un polygraphe venant révéler à la face de cette opinion publique que j’affirme la vérité, totalement ou entièrement sans faux-fuyant dans toute cette histoire face au principal témoin.

Malheureusement je ne suis pas le premier ministre : je ne suis que le pauvre contribuable obligé d’assister à toute cette mascarade qui ne fera jamais la lumière sur les vérités que je voudrais voir apparaître en pleine lumière. Alors je vois ce système démocratique que j’affectionne tant être vicié par des gens sans scrupules à l’égard de que ce système à de plus cher et de plus précieux : le noble service du peuple désintéressé de tout intérêt personnel.

Devant tout cela il ne me vient qu’une seule pensée à l’esprit, et c’est le mot de Camus : « Il y a de quoi en avoir la nausée ». Demandez-moi si j’ai encore envie de refaire un jour de la politique devant autant de théâtre, de saleté et de pestilence ?

J’ignore pourquoi, mais j’ai soudainement envie d’écouter l’Alouette en colère de Félix !



Normand Perry
De Soulanges au Québec.