vendredi 14 septembre 2012

La LNH en lock-out dès le 15 septembre?



 Bon débarras!

Oui, bon débarras de notre télévision de ce sport où les bagarres sont toujours en vigueur, où les coups de hockey vicieux ne sont pas assez punis, où les coups à la tête des joueurs démontrent qu'il n'existe aucun respect entre collègues de travail, où l'esprit de compétition sportif a fait place au "plus fort la poche monétaire" qui l'emporte sur n'importe quelle autre considération.

Peut-être ce lock-out de la LNH serait une excellente occasion par ailleurs de créer une Ligue canadienne de hockey en rapatriant notre coupe Stanley ici et que ce sport, qui pourrait être noble et beau, pourrait enfin regagner ses lettres de noblesses dans une réglementation où les joueurs auraient l'obligation de respect entre eux. Le hockey aurait beaucoup à apprendre du Baseball en cette matière par ailleurs.

En attendant, le lock-out appréhendé de la LNH sera une excellente occasion de purifier l'air dans ce qui n'est plus un sport à mon avis.


Normand Perry

Billet également publié sur: 
Le Globe 
Le Huffington Post Québec

dimanche 26 août 2012

Partir pour la Lune...

L'équipage d'Apollo XI: Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin. 
Photo: NASA



Hommage posthume à Neil Armstrong et 
à tous les héros de l’exploration spatiale

Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins, qui formèrent l'équipage d'Apollo XI,  ont été à notre époque contemporaine ce que furent respectivement Christophe Colomb et Jacques Cartier à la leur : des explorateurs de mondes inconnus, traversant des frontières jusque-là jamais explorées par l’humanité, avec l’espoir d’y trouver un monde nouveau et vivable.

La chose qui différencie Neil Armstrong et son équipe par rapport aux explorateurs de nouveaux mondes que furent Colomb et Cartier, c’est qu’ils savaient avant leur départ en direction de la Lune qu’il n’y trouverait pas de vie intelligente. Mais s’ils y sont allés, c’était pour ouvrir à l’humanité des perspectives nouvelles sur l’univers, dont les télescopes super puissants nous révèlent aujourd’hui un foisonnement d’exoplanètes où la vie, possiblement intelligente, existe peut-être.

Si Neil Armstrong a fait ce « petit pas » dans l’exploration de l’univers pour faire avancer d’un « bond de géant » l’humanité vers de nouvelles contrées, celles-ci restent encore à découvrir, à explorer, et qui sait, y habiter peut-être un jour comme espèce vivante et intelligente, mais encore très singulière à notre connaissance dans ce vaste espace qu’est notre galaxie, la Voie lactée, des milliards d’autres galaxies, et de cet espace infiniment profond et presque sans limites qu’est l’univers.

Lorsqu’on s’y arrête pour y penser, il est vrai que des femmes et des hommes risquent leur santé et leur vie pour des guerres dont les motifs, aussi « bons » soient-ils ne peuvent expliquer la raison d’être de n’importe quelle guerre. Mais le courage déployé par les explorateurs de l’univers a lui un sens pour des motifs raisonnables et c’est celui de la survivance de l’espèce humaine.

Lorsque l’on connaît l’Histoire de l’exploration spatiale, et le lot de tragédies humaines qui y ont été vécues (pensons à Apollo I ou aux navettes spatiales Challenger et Columbia plus récemment), on n’a pas idée de la dose de courage dont il faut être pourvu pour s’aventurer ainsi dans l’exploration de l’inconnu qu’est l’univers. Pourtant, ce sont probablement les mêmes motifs ayant poussé Colomb et Cartier vers l’inconnu de leur époque. Et il devient d’autant plus urgent, en ces heures sombres au plan climatique et écologique confrontant l’humanité en ce moment, que nous trouvions le plus tôt que possible d’autres contrées où cette humanité pourra survivre à une destruction devenue inévitable de son habitat actuel qu’est la Terre. D’où l’importance vitale des programmes spatiaux.

Un jour nos descendants prendront conscience jusqu’à quel point ils sont tellement redevables de ce « petit pas » de Neil Armstrong sur la Lune, parce qu’en réalité il s’agissait véritablement d’un « bond de géant » dans un courage totalement désintéressé.

Normand Perry

Ce texte est également publié sur:

Le Globe

dimanche 29 juillet 2012

De l’idéal visionnaire au pragmatisme inéluctable

Constat

Alors que tout le Québec se trouve à l’aube d’une campagne électorale au crépuscule de cette belle saison estivale; alors que la majorité des vacanciers ont l’esprit et le cœur à la détente, aux activités familiales, à la pratique de divers sports et loisirs propres à l’été tout en ayant les préoccupations politiques au rancart des oubliettes — ce qui est tout à fait normal pour ce temps de l’année pour le citoyen méritant repos et ressourcement —, il semble bien que les caprices machiavéliques d’un premier ministre calculateur va plonger, contre son gré, le peuple québécois dans une élection précipitée. Malgré tout, celle-ci est devenue tellement nécessaire vu l’usure à la corde d’un gouvernement qui n’a d’intérêt que celui de ces petits amis et qui se trouve au cœur même, présumément, de tous les soupçons de collusions et de corruptions au Québec (dont plusieurs enquêtes en cours feront très bientôt la démonstration publiquement, mais dont on sait très bien les tenants et aboutissants grâce au travail extraordinaire de plusieurs journalistes au cours des dernières années). Et c’est sans parler du climat de chaos social du printemps dernier qui fut créé par du pur calcul électoraliste de ce même gouvernement sans envergure, lui qui qualifiait un tel scénario de grotesque. Et qu’est-ce que Charest se prépare à faire?

Il faut se réjouir tout de même du réveil démocratique que le mouvement étudiant a suscité au Québec durant ce même printemps. Et le premier fruit de ce réveil, sera vraisemblablement une participation massive des jeunes aux élections, ce qui a fait cruellement défaut au Québec depuis une bonne décennie, si ce n’est davantage. Mais il faut que ce réveil démocratique fasse lever toutes les générations québécoises, les rendent consciente du poids immense de la participation de chaque électeur, non seulement le jour du vote, mais d’abord et avant tout durant la campagne électorale. Pour qu’un vote puisse être significatif, il doit être intelligent! Et pour qu’un vote soit intelligent, il faut surtout percer l’image publique qui nous est offerte dans les médias d’informations et réseaux sociaux des politiciens. En ce sens  le devoir d’un électeur est de faire l’analyse en profondeur et le bilan du gouvernement sortant, du programme de chacun des partis politiques offrant une alternative gouvernementale crédible. Et pour pousser cette logique plus loin que nécessaire, le citoyen responsable devrait, en plus d’accomplir son devoir démocratique, sensibiliser son entourage de l’importance de ce devoir individuel et collectif. N’oublions jamais que dans plusieurs pays du monde, on se bat et on meurt pour l’instauration d’une démocratie véritable : ne nous laissons pas voler ici cette démocratie par de petits groupes d’intérêts cherchant à distraire la population de ces droits et devoirs fondamentaux. Ce sont ces mêmes petits groupes d’intérêts à qui profitent, la plupart du temps, la faiblesse d’une démocratie où le citoyen est devenu blasé, voir écœuré, du cynisme machiavélique de certains acteurs de l’arène politique.

Enjeu électoral majeur

Sortir le PLQ du pouvoir tout en empêchant la CAQ d’y accéder est le principal objectif du scrutin électoral à venir au Québec. Après trois mandats totalisant 10 années au pouvoir, le PLQ est archi usé du pouvoir comme à peu près tous les citoyens consciencieux le savent et comme nous l’avons indiqué d’entrée de jeu dans cette réflexion.

Le programme de la CAQ et de son chef François Legault ne proposent qu’une vision managériale du Gouvernement du Québec, en s’imaginant que seul des gens provenant du milieu des affaires sont en mesure d’offrir à la population ce dont elle a fondamentalement besoin : une vision fondé sur un projet de société à long terme. Or nous le savons très bien, le monde des affaires n’a surtout pas comme moteur une vision à long terme, c’est le profit à tout prix et tout de suite que l’on recherche, la vision à long terme est quelque chose de très étranger à la philosophie de la plupart des dirigeants d’entreprises du capitalisme néolibéral.  Le Québec n’est pas une entreprise privée, les citoyens ne sont surtout pas ni des employés, ni des fournisseurs de l’État. C’est malheureusement avec cette vision des choses qu’arrivent en politique des gens comme François Legault tout comme Jean Charest et leurs semblables affairistes. C’est sans parler de l’évacuation entière de la question constitutionnelle. Si on peut dire de Jean Charest qu’il est carrément à genoux devant Ottawa, François Legault y arrive à plat ventre. En réalité François Legault tente le tout pour le tout pour tenter de miser sur une « écoeurantite » aigüe d’une frange de la population pour gagner des points par rapport à cette question. En réalité, le programme de la CAQ en cette matière en est une d’imposture et par surcroit ce programme est totalement vide de quelque substance que ce soit. Ce dont le Québec a besoin ce n’est pas une thérapie de « plasters » mais d’une colonne vertébrale!

Dans un autre d’idée, s’il y en a au Québec pour s’imaginer que l’on met fin à une crise sociale de grande ampleur en instaurant un état policier répressif, ils errent en essence tout comme de manière pratique. En essence parce que des organismes internationaux tels que l’ONU et Amnistie Internationale ont vivement reproché au gouvernement de Jean Charest sa manière de gérer la crise étudiante (qu’il a lui-même provoqué), et en ce sens la loi 78 vient de connaître un premier revers au Québec face à l’avis de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse le 19 juillet dernier; sans oublier le Barreau du Québec qui y allait de grandes réticences face à l’adoption de cette loi le 18 mai dernier.  Malgré tous les avis contraires en provenance d’organismes internationaux dont la crédibilité n’est plus à faire tout comme d’organismes québécois tout aussi crédible, Charest continue de défendre cette loi infâme!  A posteriori dans un tel contexte, on a grand peine à s’imaginer que les tribunaux qui auront à statuer sur cette loi 78 aillent à l’encontre de tout ce que venons d’énumérer. Au plan pratique, et on a en eu d’amples illustrations sur le terrain, les interventions policières répressives n’ont fait qu’empirer l’état de la situation. Il faut donc en conclure la chose suivante : que le PLQ demeure au pouvoir pour un autre terme de quatre à cinq ans risque de plonger le Québec dans un état de crise sociale profonde et permanente. On peut avoir grand peine à s’imaginer que telle est la direction vers laquelle veut se diriger le peuple du Québec à long terme.

Alors si je peux conclure cette section en ayant recours au langage du Baseball où je suis arbitre, mon jugement est le suivant : la CAQ est foul ball tandis que le PLQ est strike out !
Pragmatisme inéluctable

Si nous étions dans un système démocratique où le vote proportionnel était chose normale, nous n’aurions aucune question à nous poser pour savoir comment se débarrasser d’un gouvernement supposément corrompu : nous voterions pour le parti d’opposition qui nous semble le plus représentatif de nos idéaux pour former un prochain gouvernement. Mais tout le problème de notre système démocratique nominal à un seul tour est justement là : nous sommes face à une urgence nationale et il faut que le Québec change radicalement de direction à sa tête et de direction dans le sens de son avenir. Idéalement une solution de rechange pour provoquer ce changement de direction que nous venons d’évoquer aurait été une union stratégique préélectorale entre le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale. Or, selon certains intervenants dans ce dossier de ce  Front uni, il semble que le temps manque pour ficeler un tel projet, ce qui aurait été dans les circonstances, l’idéal pour tous les québécoises et québécois. Il faut d’ailleurs saluer le pacte de « non-agression » signé au cours des derniers jours entre Québec solidaire et Option nationale, où dans deux circonscriptions les deux partis s’entendent pour ne pas présenter de candidat là où l'autre parti en a un. C’est ce qui aurait fallu faire dans toutes les circonscriptions du Québec entre le PQ, QS et ON.

Avec l’imminence du déclenchement des élections au Québec, il ne reste plus qu’une seule voie pour sortir le PLQ du pouvoir et en empêcher l’accès à la CAQ, c’est un appel à la raison et sa logique froide (le pragmatisme inéluctable) d’un vote stratégique. Qu’est-ce que le vote stratégique?

Dit de manière savante le vote stratégique consiste à voter pour la formation politique susceptible de battre la formation politique au gouvernement selon la tendance indiquée par les sondages. Dit de manière plus terre à terre, voter stratégiquement veut dire foutre le gouvernement en place dehors parce que la nation est en danger s'il est en place pendant un autre terme de 4 ou 5 ans. Il faut s'élever à la fois au-dessus de nos convictions et principes les plus chers, et au-dessus de la partisannerie également. Notre patrie coure de graves dangers en laissant au gouvernement le PLQ dirigé par Jean Charest tout comme elle court carrément à sa perte en élisant une formation politique et un chef qui n'ont ni l'un ni l'autre quelque substance que ce soit, et j'ai nommé la CAQ de François Legault.

De l'autre côté, il y a Québec Solidaire, Option nationale et le Parti québécois. En ce qui me concerne, j'ai une grande sympathie pour les deux premiers. Mais puisque les trois n'ont pas été en mesure de s'entendre à ce qu'un seul candidat les représente dans chaque circonscription du Québec, nous sommes forcés de choisir le moindre mal dans le contexte actuel, et ce moindre mal est le PQ. Mais de l'autre côté de la médaille, je vois qu'une formidable équipe de nouveaux candidats prestigieux se présentent pour le PQ dans plusieurs circonscriptions du Québec, les Pierre Duchesne, Léo Bureau-Blouin, André Bouthillier ou Djemila Benhabib, et ils ont des députés qui font un travail extraordinaire comme Bernard Drainville, Véronique Hivon ou Maka Kotto pour ne nommer que ceux-là. On est donc en mesure de penser que le moindre mal que représente le PQ en ce moment doit devenir le choix des électeurs afin de foutre à la porte le plus mauvais gouvernement de l'Histoire du Québec tout en favorisant un dénouement pacifique de l’une de ces plus grandes crises sociales!

Sommes-nous à l’aube d’un jour nouveau sur le Québec?


Normand Perry
Soulanges, 29 juillet 2012

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-Vigile

jeudi 31 mai 2012

Crève pendant que je me goinfre!


Que des gens fassent fortune dans la vie et jouissent de leur bonheur en famille et entre amis je n'ai aucun problème avec ça. On a tous le droit de vivre du fruit de son travail et de partager de son superflu avec qui on veut.

Mais après avoir vu cette vidéo de 2 heures d'une certaine fête chez l'un des plus illustres milliardaires du Québec dans Charlevoix, où ceux qui dirigent le Québec et le Canada depuis les années 1980 jusqu'à nos jours étaient tous réunis autour de ce personnage à l'influence démesurée auprès de ces derniers, j'ai soudainement pris conscience que c'est cette même oligarchie qui, depuis plus de vingt-cinq ans, venant à tour de rôle aux commandes de l'État, nous répètent ad nauseam: "serrez-vous la ceinture, on a des gros problèmes de déficits budgétaires et d'endettement, on doit réduire la taille de l'état, on doit réduire les impôts et les services à la population, et tout le monde doit payer sa juste part"! Est-ce qu'on peut s'entendre que c'est cette maudite bouillie infâme qui est servie au peuple depuis tout ce temps par cette même bande oligarchique, qui pendant ce temps, ce goinfre en nous riant en pleine face?

Après ça on se scandalise que les gens sortent dans la rue casseroles en mains pour demander de les laisser souffler et où l'on puisse avoir la satisfaction d'être en mesure de combler nos besoins primaires dans la vie?

Je ne suis plus capable de voir et d'entendre tout ça, j'en ai un ras-le-bol et  par dessus les oreilles de ce maudit discours fallacieux, alors que ces mêmes gens font tout sauf donner l'exemple! On nous vide les poches et nos comptes de banque pendant qu'eux ne vivent aucune restriction et sont repus. C'est de ces injustices là dont les gens ne sont plus capables, et c'est ce qui s'exprime dans nos rues actuellement!


Normand Perry.

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samedi 26 mai 2012

L'heure est grave, pas seulement au Québec.


AnarchoPanda (un philosophe)  dans une entrevue au journal LeDevoir ce matin, nourrit ma propre réflexion sur ce qui se passe au Québec certes, mais partout ailleurs dans le monde.


Cette crise qui se vit partout dans le monde je l'avais pressenti dès les lendemains de la chute du Mur de Berlin. 


L'Occident ayant clamé son triomphalisme à la vue de la chute de l'empire soviétique, puis la proclamation du Nouvel Ordre Mondial de George Bush père, je savais dans mon for intérieur que dans vingt à vingt-cinq ans de cette époque, le triomphalisme du capitalisme néolibéral allait conduire le monde à sa perte et au chaos. 


Exactement 23 ans après la chute du Mur de Berlin, non seulement mon intuition de 1989 s'est avérée fondée, mais je suis littéralement dépassé par l'ampleur du chaos universel causé par l'individualisme égocentrique de l'humain, et de son pendant économique et totalement abjecte du capitalisme néolibéral. Et si on ne trouve pas une façon, en tant que race humaine d'éliminer le capitalisme néolibéral, alors c'est l'humain qui sera éliminé par lui. L'heure est très grave, et l'heureuse prise de conscience des peuples qui se lèvent partout dans le monde me nourrit d'un peu d'espérance. Espérons que ce ne soit pas en vain.




Normand Perry.

Philosophe, communicateur.

Animateur à Radio Ville-Marie.

dimanche 20 mai 2012

A l'oppression il faut opposer les Béatitudes.

Quand l'oppression semble vouloir s'abattre sur des individus et un peuple, la pire façon de vouloir s'en défendre est d'imiter l'oppresseur dans son attitude violente et répressive. A l'oppresseur pour le désarmer il faut opposer la sérénité, le calme, le pacifisme. De grands noms dans l'histoire récente démontrent que la non-violence est l'unique manière d'arriver à établir ce qui est juste, à établir ce qui est vrai, à établir de l'humanisme pacifique. Je pense entre autre au Dalaï-Lama qui en est un exemple vivant, je pense au Mahatma Gandhi, je pense à Martin Luther King. On pourrait allonger la liste bien longuement, mais je crois que ces trois exemples contemporains suffisent à faire comprendre qu'il faut s'inspirer de tels leaders de l'histoire si l'on veut arriver à établir nos sociétés sur des bases d'équité et de démocratie.

Depuis quelques jours, pour m'aider à percevoir la lumière et la paix malgré toute la révolte grondant au fond de mon coeur, je repasse en méditation jour après jour un texte que je considère comme fondamental pour développer une attitude positive et gagnante. Ce texte est un discours prononcé il y a près de deux mille ans par Jésus de Nazareth, un discours que l'on nomme le "discours des Béatitudes", que l'on retrouve dans la Bible. Je reproduis ici le texte provenant de l'Évangile de St-Mathieu, au chapitre 5, versets 1 à 12;   38 à 48 inclusivement.


01 Quand Jésus vit la foule, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent.
02 Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :
03 « Heureux les pauvres de coeur :le Royaume des cieux est à eux !
04 Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise !
05 Heureux ceux qui pleurent :ils seront consolés !
06 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :ils seront rassasiés !
07 Heureux les miséricordieux :ils obtiendront miséricorde !
08 Heureux les coeurs purs :ils verront Dieu !
09 Heureux les artisans de paix :ils seront appelés fils de Dieu !
10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :le Royaume des cieux est à eux !
11 Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
12 Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.
(...)
38 Vous avez appris qu'il a été dit : Oeil pour oeil, dent pour dent.
39 Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre.
40 Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
41 Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
42 Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.
43 Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
44 Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
45 afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
46 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
47 Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
48 Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.


En ces jours troublants, je me dis que si mon coeur peut puiser dans ce texte et ou de l'exemple des leaders que j'ai évoqué plus haut un modèle de pacifisme et de non-violence, j'ai aussi la consolation qu'à terme la victoire contre l'oppression en sera d'autant plus honorable, permanente et grandiose.

Normand Perry

mardi 24 avril 2012

Triumvirat


Les lignes qui vont suivre risquent de déplaire à plusieurs, j’en suis conscient, au risque même de m’auto-éliminer comme éventuel candidat aux prochaines élections du Québec. En politique il faut savoir mettre ses intérêts personnels en veilleuse dans le but de faire triompher un idéal. Et la nécessité circonstancielle commande parfois à une certaine « logique » de prévaloir sur la partisannerie. Il y a six mois à peine, jamais je ne me serais cru capable de l’idée que je veux aujourd’hui proposer. Mais les évènements des dernières semaines m’en font arriver à cette dernière.

Un vieux proverbe stipule que « de deux maux il faut choisir le moindre » n’est-ce pas? Et je crois que nous en sommes arrivés à ce point au Québec présentement.

Qui dans le camp indépendantiste veut voir Charest et le PLQ être réélu au Gouvernement aux prochaines élections? Qui dans le même clan est intéressé à voir la CAQ à Legault, un parti sans substance et déjà aplat ventrée devant Ottawa pour au moins les dix prochaines années à devenir l’alternative à Charest et du PLQ au Gouvernement?

L’idée fut maintes fois proposé et discuté en ce lieu de rassemblement idéologique des indépendantistes qu’est Vigile, mais force est de constater que la tendance lourde des sondages au cours de la dernière année indique que l’idée d’indépendance au Québec ne pourra triompher à terme que d’une seule façon : une alliance stratégique entre Option nationaleQuébec Solidaire et le Parti Québécois.

Le premier triomphe d’une telle alliance sera de chasser définitivement du pouvoir Charest et le PLQ et de barrer la route vers ce même pouvoir à Legault et sa CAQ. Si on veut débarrasser le Québec du pouvoir d’influence indu de l’oligarchie et de certains empires, il faut aller vers une telle alliance, c’est une urgence nationale en vue du bien commun de tous les québécois.

Le second triomphe est la marche vers l’indépendance du Québec. Puisque le PQ, QS et ON partage à des degrés divers (pour la méthode) l’accession du Québec à son statut de pays indépendant et ayant par la suite son siège aux Nations-Unis, il faut aller vers une telle alliance, cela est devenu impératif.

Le temps est venu à ces trois partis politiques d’entamer des discussions de coulisse et que chacun s’ingénie à trouver la manière la plus pratique et la plus faisable de faire élire le plus grand nombre de députés visant à former un gouvernement d’alliance nationale indépendantiste. Le système électoral en place présentement oblige chacun à regarder la situation bien en face et en conclure que nul des trois partis en question ne peut prétendre sérieusement être en mesure de former un gouvernement majoritaire lors de ces prochaines élections, pourtant cruciales dans l’histoire du Québec. Comme je l’ai indiqué plus haut, la tendance lourde des sondages depuis un an ne permet pas de penser une telle chose. Et cette tendance lourde laisse présager le pire des scénarios : que le PLQ prenne à nouveau le pouvoir par « accident ». Il me semble que l’accident du 14 avril 2003 et ses dommages collatéraux depuis ont assez duré.

Si dans le droit de Justinien 1er « il faut trois personnes pour faire une société » (Tres faciunt collegium), il faudra au Québec, dans les circonstances actuelles, trois partis politiques en alliance pour faire triompher de son accession au statut de pays indépendant. C’est une nouvelle forme de Triumvirat auquel nous devons tous nous convier pour réaliser notre destin collectif.

Normand Perry
24 avril 2012.

dimanche 22 avril 2012

En ce jour de la Terre...


Pensée du jour: "L'Éducation est à la base de toutes les formes de richesses et pas uniquement monétaire. Richesse humaine d'abord, culturelle, spirituelle, intellectuelle et de conscience.

Et parce qu'elle fait partie des grands trésors de l'humanité, l'éducation ne peut d'aucune manière être monnayé comme de la vulgaire marchandise, puisqu'elle elle est d'une valeur inestimable au plan humain" 


-Normand Perry, en ce Jour de la Terre, 22 avril 2012.

mardi 20 mars 2012

La bête à deux têtes

«Ce que je veux c’est votre bien, et je m’organise pour l’avoir au complet» -Un ancien trésorier d’une institution de formation montréalaise.

La lutte présente du mouvement étudiant au Québec, visant à faire reculer le Gouvernement de Jean Charest sur la question des augmentations des frais de scolarité de 75% en cinq ans, met en relief un très curieux paradoxe sur lequel je ne cesse de réfléchir depuis quelques jours.

Depuis les deux dernières années, peut-être davantage, l’actualité nous rapporte sur une base assez fréquente l’inquiétude grandissante de ceux que j’ai surnommé nos grands bonzes de nos finances personnelles, en ce qui attrait au taux d’endettement chronique, élevé et incontrôlable des ménages québécois. Incontrôlable à tel point que notre «bon» Gouvernement du Québec, sous l’impulsion de son Ministre des finances, Jean-Marc Fournier, est présentement en étude parlementaire dans le but de faire adopter le projet de loi 24 sur le surendettement des ménages. Imaginez-vous qu'on est tellement inquiet au Québec de l’endettement des familles qu’il est devenu impératif de voter une loi qui aura pour but, entre autre chose, d’obliger un individu à payer au minimum 5% du solde de son compte d’une carte de crédit mensuellement, lorsqu’il est incapable de payer le solde en entier.


Évidemment pas un traitre mot ni effort d'action du «bon» Gouvernement du Québec sur les taux d’intérêts, qui dans certains cas frisent les taux usuraires : mais non, les banques sont assez grandes pour y voir elles-mêmes! Mais pour le taux minimal de paiement mensuel hop, on fait grimper ça de 2 à 5%, question de s’assurer que le pauvre contribuable paye plus rapidement ces dettes en ne laissant pas trainer trop longtemps. Car voyez-vous, il paraît, que nous les pauvres contribuables, sommes de très mauvais gestionnaires de nos finances personnelles. Ça c’est ce que nous raconte l’une des deux têtes de notre bête.

***

Dans l’arsenal de l’argumentaire du Gouvernement de Jean Charest pour justifier les augmentations de frais de scolarité, de l’ordre de 75% en cinq ans faut-il le rappeler, on nous raconte  que les étudiants auront toujours le loisir de se tourner vers le régime des prêts et bourses pour «les aider» à pourvoir au financement de leurs études collégiales et universitaires.

Or, il est bien connu que les critères d’admissibilité à une bourse d’étude sont tellement discriminatoires à l’égard des familles où le revenu annuel dépasse à peine le seuil de pauvreté
(une famille de 4 par exemple où le revenu est à 60,000$ annuellement avant impôts, la bourse accordée sera  d'un gros zéro dollars), que les étudiants pouvant compter strictement sur les bourses pour être en mesure de mener à terme leurs études sont d'une très grande rareté. Que reste-t-il alors? Les prêts sont disponibles pour vous chers étudiants! Endettez-vous, c’est bon pour votre avenir!

N’est-ce pas cette même bête qui par son autre tête qui se montre morte d’inquiétudes à l’égard de l’endettement des familles québécoises, qui par  cette tête-ci encourage ces jeunes étudiants à s’endetter pour 5, 10, 15, 25 ou 30 ans pour obtenir leur diplôme et un bagage académique inestimable?

On aura tous compris que cette bête à double têtes jubile de voir la classe moyenne ainsi aller vers sa disparition par tous les moyens possibles. Car depuis avril 2003, il me semble que la cours est pleine de cas d'augmentations de tarifs de tous acabits, de privatisations lentes mais certaines de nos institutions publiques, et surtout de privilèges accordés à certains!

Et quand j’entends le ministre des finances du Québec Raymond Bachand balancer à gauche et droite que chacun doit faire sa part dans l'équilibre budgétaire, il omet de mentionner à chaque fois que l’idée même de voir les gens les mieux aisés au plan des revenus et de la richesse ne font et ne feront jamais partie de cette contribution équitable selon les moyens propres à chaque situation de  manière équitable. Car voyez-vous, il parait qu’aux yeux de l’oligarchie capitaliste et néolibérale, demander aux riches de faire leur juste part soit une transgression et un tabou épouvantable…épouvantable à l’égard des petits amis du pouvoir, n’est-ce pas?

Lorsqu'une société en est rendue à bâtir un ordre social sur d'aussi grandes injustices et de pareilles effronteries arrogantes, un simple changement de gouvernement n'est plus la solution pour espérer rétablir une équité vraie, mais seule une révolution profonde peut être en mesure de la faire.

Car avouons-le franchement, ce que l'on fait subir à la classe moyenne au Québec depuis avril 2003 est d'une violence jamais vue historiquement que je n'arrive pas à trouver d'autres termes pour la baptiser que d'une extermination économique!


Et cela n'est pas inquiétant pour les étudiants uniquement, ce l'est pour la vaste majorité des citoyens...


Normand Perry

jeudi 8 mars 2012

Un avenir bloqué dans un présent matraqué!!!


A tous les membres du Gouvernement du parti libéral du Québec.


Sachez qu'il est devenu insupportable et intolérable que nos jeunes se fassent matraquer par les forces policières de manière aussi violente que ce le fut le 7 mars à Montréal. Des forces policières au service de l'oligarchie au pouvoir, une oligarchie sur qui plane de très fortes odeurs de corruption, une corruption coûtant des milliards de dollars au Trésor public du Québec, des milliards que l'on veut ensuite reprendre des étudiants? C'est tout simplement ignoble et scandaleux! 

J'en appelle donc aux parents dont les enfants iront ou sont déjà au collégial et à l'université: nous avons le devoir d'être à leur côté et de soutenir leur lutte contre l'augmentation de frais de scolarité: car ultimement c'est de notre portefeuille que l'argent sera puisé. 

Mais au delà du facteur argent, il y a une question de gros bon sens et de justice, d'accès aux études supérieures pour tous sans discrimination de rang social ou de revenu familial. 

Il est temps que nos jeunes aient notre solidarité visible et sentie. Et il est surtout temps de démontrer à ce Gouvernement libéral que les étudiants ne sont plus désormais seuls dans leur juste lutte, nous sommes là à leur côtés.


Normand Perry
père de famille outré
philosophe et blogueur
animateur à Radio Ville-Marie


**Ce texte a été publié dans le journal Le Devoir du 14 mars 2012.

lundi 27 février 2012

Convergence ou fruit d'un pur hasard?

«Partout où le hasard semble jouer à la surface, il est toujours sous l'empire de lois internes cachées, et il ne s'agit que de les découvrir.», -Friedrich Engels, philosophe allemand.


Le chroniqueur politique (ancien député et ministre du PLC) Jean Lapierre relatait au micro de Paul Arcand (ce lundi 27 février) les doléances de certains membres d'Option nationale à propos du peu de place accordé dans les médias à ce nouveau parti politique, qui tenait samedi le 25 février son congrès de fondation à Bécancour. Monsieur Lapierre mentionne que ce nouveau parti doit faire ses preuves (électorales) pour se mériter une place équivalente aux grands partis politiques du Québec dans les médias. Soit! je veux bien en convenir. 

Mais pourrait-on me dire combien de députés la CAQ a-t-elle faite élire depuis sa création pour se mériter une place aussi démesurée dans l'espace médiatique québécois, que ce soit à TVA, dans le Journal de Montréal, à La Presse ou au 98,5? Par exemple: un gros cinq minutes au TVA de 18h et de 23h00 du samedi le 25 février, pour un point de presse offert par François Legault, comparativement à zéro seconde accordé au Congrès de fondation de Option nationale. De facto c’est très éloquent.

Aussi, pourrait-on m'éclairer sur ce mystère d'une perception grandissante d'une "convergence médiatique" d'influence sur l'électorat québécois en vue du prochain scrutin à propos de la CAQ? C'est du moins l'impression très nette qui émerge de mon analyse du tableau médiatique depuis quelques mois au Québec. Et d'aucune manière l'intégrité des journalistes et des chroniqueurs n'est questionnée ici, mais bel et bien les priorités éditoriales des grands médias d'influence du Québec.

Tout cela ne serait que du pur hasard?


De Soulanges,


Normand Perry.

samedi 28 janvier 2012

La gouvernance d'Harper et les retombées sur l'argumentaire indépendantiste.

Le gouvernement majoritaire des conservateurs et la gouvernance dictatoriale de Stephen Harper constituent en soit une véritable bénédiction pour l’argumentaire indépendantiste du Québec.

Au cours du Forum Économique réunissant les élites mondiales de l’oligarchie durant la semaine du 25 au 29 janvier 2012 à Davos, le Premier ministre canadien Stephen Harper y a lancé une offensive idéologique conservatrice sur le régime de pension du Canada à l’égard de nos aînés actuels ou en devenir.

Il faut se rappeler que la crainte de la perte du chèque de pension du Canada fut un épouvantail à moineaux que les fédéralistes ont abondamment utilisé pour faire peur aux personnes âgées au cours des deux consultations référendaires de 1980 et 1995, afin de leur arracher toute envie d’appuyer le clan indépendantiste dans notre lutte à la libération nationale du Québec, dans l’effroi de perdre ce chèque de pension.

L’annonce de Stephen Harper d’une réforme du régime de pension canadien n’annonce rien de bon à l’égard des aînés et c’est un véritable cadeau offert à l’argumentaire indépendantiste. Voilà une excellente façon de faire la démonstration que dans un Québec indépendant les aînés qui se verront traité avec égard et respect, ce que ne semble aucunement avoir le gouvernement conservateur de Stephen Harper dans son obsession idéologique.

Dans un autre ordre d’idées, le gouvernement conservateur de Stephen Harper, dans un geste unilatéral, démontrant à la fois sa toute puissance dictatoriale et son mépris de la démocratie parlementaire et des provinces canadienne sous l’égide du Conseil de la Fédération, a annoncé sa décision de réduire les augmentations du financement dans le paiement de transfert aux provinces en matière de santé. A terme cela va paver inévitablement la voie à la privatisation complète du système de santé à l’américaine. Cet état de fait vient heurter de front nos valeurs sociale-démocrates du Québec où la grande majorité de la population souhaite conserver un système de santé entièrement public. Devant cet autre mur qui s’érige devant nous, voilà un autre argument économique de taille qui va favoriser la croissance d’appuis à l’indépendance du Québec, et les leaders de la cause doivent immédiatement reprendre cette balle au bond.

Que dire du projet de loi C-10 où le ministre libéral Jean-Marc Fournier s’exclamait l’automne dernier «je ne reconnais pas le Canada que je connais dans ce genre de loi là», alors que son homologue de la Justice à Ottawa, dans le comportement dictatorial de son gouvernement, refusait toute concession dans le projet de loi en question au Québec? Il me semble qu’un tel aveu, venant de la part d’un fédéraliste québécois en dit très long sur le désarroi qui gagne présentement les rangs fédéralistes du Québec, n’est-ce pas?

Besoin est-il de rappeler les affronts qui nous viennent d’Ottawa en matière de respect du français à l’égard du Québec? On peut très bien anticiper que la hache va tomber sur le bilinguisme officiel pour des raisons de coupures budgétaires, mais on sait très bien que les royalistes de ce gouvernement conservateurs n’attendaient qu’une excuse de ce genre pour bafouer la spécificité des francophones. Bien voilà, ce sera chose faite plus tôt que tard.

Voilà plein de belles munitions toutes neuves prêtes à servir dans l’argumentaire indépendantiste. Servons-nous en quantité illimité que l’on nous présente sur un plateau en or en provenance d’Ottawa!

De Soulanges,

Normand Perry.

mardi 24 janvier 2012

Amor patriæ nostra lex

L'ancien premier ministre du Québec Bernard Landry fait publier aujourd'hui une lettre que les grands quotidiens du Québec rendent public.

Je me permet d'attirer votre attention sur deux ou trois éléments de cette lettre de Bernard Landry publié ce matin.

S'il est vrai que le débat n'est pas personnalisé à l'égard de Pauline Marois, il est tout aussi vrai que l'argumentation (la plaidoirie) n'en est pas moins très acérée.

Bernard Landry fait la nette démonstration que la "gouvernance souverainiste" de Pauline Marois va conduire le PQ, et avec lui le mouvement indépendantiste, tout droit vers un mur. Raison pour laquelle d'ailleurs les vrais indépendantistes ont déjà quitté le navire péquiste.

Se faisant, en réduisant en pièces la gouvernance souverainiste de Pauline Marois, Bernard Landry réduit à néant le leadership de cette dernière. Et si la dame a encore un peu de sens de l'honneur, elle doit démissionner sur-le-champs.

Mais à vrai dire, je ne me fais aucune illusion: Pauline Marois a un orgueil aveuglément mal placé, tant et si bien qu'elle n'a aucunement la capacité de percevoir la réalité décrite par Bernard Landry, pour un l'admettre, et de deux agir de manière conséquente et juste à l'égard de la cause.

Autrement dit, elle n'a aucunement la capacité de placer les intérêts de la patrie avant ceux du parti, et les intérêts du parti avant son propre intérêt à elle. Tout dans le comportement de Pauline Marois met en relief qu'une seule et unique chose: son ego démesuré, pour ne pas dire son nombril.

Dans cet optique d'une démission qui n'arrivera jamais, l'Option nationale fondée par Jean-Martin Aussant sera appelé à jouer ce rôle prépondérant à l'égard de l'indépendance du Québec, que le Parti québécois a désormais abandonné. Cette nouvelle formation politique né à l'automne de 2011 démontre sans l'ombre d'un doute que la patrie est notre loi (Amor patriæ nostra lex).

De Soulanges,

Normand Perry.

dimanche 8 janvier 2012

De la noirceur aux ténèbres (2 de 2)

Après une année de bouillonnement politique assez intense, que ce soit sur la scène fédérale où l'élection du 2 mai 2011 allait fournir aux conservateurs de Stephen Harper la majorité dont il rêvait depuis si longtemps pour imposer sa vision d'une autre époque à son Canada; où le Bloc québécois fut brutalement et presque éliminé de la carte électorale du Québec au profit d'un NPD ayant présenté des candidats qualifiés, pour la majorité d'entres-eux, de "poteaux" et ayant signifié du même coup une autre disparition, celle-là aucunement étonnante, le PLC. Depuis le régime quasi despote des conservateurs de Stephen Harper fournit aux Canadiens le pays dont rêvaient beaucoup d'entres-eux: à la fois royaliste, anglais, cowboys. Et le Québec dans tout ça? Plongé dans la noirceur.

Et justement au Québec. Les libéraux de Jean Charest n'ayant eu d'autre choix, finissaient par se plier à la volonté unanime de tous les acteurs de milieux importants tout comme de la population, ont déclenché la commission d'enquête que tous réclamaient depuis au moins deux ans. Pendant ce temps au PQ la descente aux enfers n'a fait que s'accentuer pour, en apparence, de multiples raisons. Les déchirements intérieurs ont amené plusieurs démissionnaires à l'Assemblée nationale du Québec à siéger comme indépendant. L'un d'entre-eux, Jean-Martin Aussant, a décidé de fonder un nouveau parti politique axé sur l'indépendance nationale du Québec: Option nationale. Un parti politique dont le programme ne semble faire aucunement dans la dentelle et l’hésitation. On y a compris que le chemin le plus rapide entre deux points est bel et bien la rectiligne. Pendant ce temps un certain François Legault parcourait le Québec pour établir les fondations de son nouveau parti politique fondé à l'automne, la CAQ, qui en fin d'année absorbait l'ADQ; mais il semble que cette prise de contrôle de l'ADQ par la CAQ ne fait pas que des heureux. Un schisme sur la droite de l'échiquier politique est à prévoir au cours des prochaines semaines.

Se croyant à l’abri des regards derrière tous ces tumultes, les pièces de l'échiquier de Jean Charest avancent lentement, mais sûrement vers leur objectif: le gaz de schiste et le Plan Nord. Sans entrer ici dans les détails, il faudra relever le niveau de prudence et d'alerte dans les médias, car les détails qui nous sont démontrés jour après jour dans un cas comme dans l'autre ne semblent annoncer rien de bon pour le bénéfice à long terme de la population du Québec.

En réfléchissant à toute cette année 2011 et en tentant de me faire une idée de ce que 2012 pourrait nous réserver, il m'est venu à l'esprit qu'un mot, un concept, une image:

LES TÉNÈBRES

Tant que le Québec sera contraint de vivre à l'intérieur de ce Canada, que de plus en plus de fédéralistes québécois ont de la misère à reconnaître comme étant le leur, les ténèbres de la droite néolibérale et archi-rétrograde planeront sur notre nation sans que nous puissions vraiment faire quoi que ce soit devant un certain je m'en foutisme anglo royal installé à Ottawa...ce sera les ténèbres sur le Québec.

Tant que le Québec sera gouverné par des gens à courtes visions temporelles sur son avenir, dépourvu de véritable projet de société (PLQ et CAQ) et que le PQ sera muselé par une direction n'ayant pas une volonté ferme et nette de faire accéder cette nation à son état normal de pays indépendant...ce sera les ténèbres sur le Québec.

Tant que le peuple québécois sera bafoué dans sa légitime défense de la langue française sur son territoire, et que le Gouvernement ne démontrera pas une volonté ferme et nette de la faire respecter...ce sera les ténèbres sur le Québec.

Tant et aussi longtemps que le peuple québécois ne sortira pas du confort des pantoufles et de l'illusion des téléréalités, du sport à la télé, des jeux et des distractions, il ne verra jamais jusqu'à ce qu'il soit plongé dedans, la misère d'une dépression économique inévitable, à moins d'un miracle à l'échelle planétaire...ce sera alors les ténèbres sur le Québec.

Tant et aussi longtemps que le peuple du Québec ne verra pas la lueur d'un avenir prometteur dans l'émergence d'un pays à faire naître ici...ce sera les ténèbres sur le Québec.

Je veux bien y croire; mais où sont les sources d'espoir?

De Soulanges, en ce 8 janvier 2012.

Normand Perry.

N.B : La première partie de cette réflexion porte sur la fin d'un monde et est disponible ici.




lundi 2 janvier 2012

Fin du monde en 2012? (1 de 2)

Le calendrier Maya prévoit, semble-t-il, la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Au cours des dernières années, devins, astrologues, magiciens, clairvoyants et autres du même acabit, sans oublier Hollywood qui y est allé d’un film catastrophe sur cette prédiction Maya, tous se sont amusés au dépend de la crédulité de la foule pour tenter de faire concorder toutes sortes d’évènements à cette date du 21 décembre 2012. Quel but poursuit-on de parts et d’autres : vendre! Vendre des revues, des livres, des billets de cinémas. Vendre, vendre, vendre. Dans une société de surconsommation tout devient objet de marketing et de vente, tout devient motif de dépense et parfois d’endettement.

Sur ce blogue, qui débute en ce mois de janvier 2012 sa troisième année d’existence, rien n’est à vendre. Son unique objectif, comme l’en-tête l’explique si bien, est de réfléchir sur ce qui touche les grandes dimensions de l’être humain. J’entendais récemment dans un épisode d’une série télévisée que j’affectionne particulièrement, les X-Files, l’agent du FBI Fox Mulder en réplique à sa collègue et très sceptique Dana Scully: «que nous influons sur notre destin par les choix que nous faisons.» Mulder, ne croit pas au destin écrit d’avance avant notre naissance et que notre existence emprunte ce chemin par des voies invisibles et mystérieuses. Mulder a la ferme conviction que ce destin nous le fabriquons jours après jour, selon les choix que devons faire. Tel est le destin de la vie : nous avons la responsabilité de le tracer. C’est une conviction que je partage largement avec l’agent Mulder.

Le 2 janvier 2011, sur ce même blogue, je spéculais sur l’année à venir en me basant strictement sur de lourdes tendances. En effet, pour un individu qui observe l’actualité géopolitique de tous niveaux, en tenant compte de certaines données statistiques récurrentes et tenaces, se faire une idée de l’avenir à court terme est tout de même assez facile. Il ne s’agit aucunement d’un jeu de devinette, d’art divinatoire ou de voyance, il s’agit de projections.

Lorsque je sais qu’une fusée va partir d’un point X sur le globe terrestre avec tel degré d’inclinaison, je peux projeter sa trajectoire et son objectif. Ainsi ai-je pu projeter une année 2011 comme étant révolutionnaire en observant certaines tendances lourdes en différents endroits du monde dans l’actualité géopolitique de 2010.

Au fait je dois avouer que je me réjouis grandement du réveil du monde arabe face aux dictatures de plusieurs de ces pays-là, et c’est un mouvement qui est loin d’être terminé, ne pensons qu’à ce qui se passe en ce moment en Syrie. Et comment ne pas parler de cette année de révolutions sans parler du mouvement des indignés à travers le monde, surtout en Occident? Il est vrai que la faiblesse de ce mouvement réside dans le flou d’un message qu’on voulu lancer les propagandistes de chaque ville où des indignés ont campé (Madrid, Londre, New-York, Vancouver, Toronto, Montréal et des centaines d’autres villes) d’où on les a chassé en se servant des froids hivernaux comme excuses pour les protéger. Les indignés n’en représentent pas moins un message très clair à l’endroit du système capitaliste néolibéral : le réveil face aux inégalités et injustices de vos pseudos démocraties n’en est qu’à son balbutiement, ne croyez pas que vous avez gagné la partie. En 2012 il y aura une suite à ce mouvement des indignés par la force des choses, notamment une dégradation majeure de la situation économique dans le monde.

En ce 2 janvier 2012 je me permets de récidiver sur ce blogue. Interrogeons-nous d’abord sur ce que sont les tendances lourdes dans l’actualité géopolitique depuis les deux derniers trimestres.

À l’international on ne peut éviter de se demander où va nous conduire la situation économique européenne. Je dis « nous » car la zone européenne nous concerne au premier plan. Plusieurs spécialistes pensent que la monnaie commune de la zone européenne, l’Euro, coure le risque de la désintégration, si les pays de cette même zone n’arrivent pas à s’entendre et à appliquer des plans d’austérité économique afin d’éviter aux banques des faillites en cascades. Tout cela à cause de la dette souveraine à haut risque de plusieurs membres de l’Union européenne. Mais au train où vont les choses : plan d’austérité, montée en flèche du taux de chômage, décote de la note de crédit de plusieurs pays entrainant des hausses d’intérêt sur la dette de plusieurs d’entres eux déjà lourdement hypothéqués, voyez-vous vers quelle abime cela entraine l’Union européenne? Il est très difficile de croire qu’une dépression économique majeure et mondiale soit évitable. Pourquoi? Non seulement à cause du cercle vicieux dans lequel s’enferme l’Union européenne, mais à cause également de l’énorme dette américaine. Les systèmes bancaires étant étroitement inter-reliés, la contagion (et on l’a vu en 2008) se propage à une vitesse vertigineuse.

Soyons très clair : ce système capitaliste néolibéral craque de toutes parts sous nos yeux. On essaie tant bien que mal de le sauvegarder, mais il est trop tard. Le pire n’est pas derrière nous, il est devant.

La situation géopolitique internationale n’est guère plus réjouissante du côté de la diplomatie. A l’heure où j’écris ces lignes, l’Iran procède à des essaies de tirs de missiles (ayant la capacité d’atteindre des bases américaines et Israël) à partir du détroit d’Ormuz, un détroit sur lequel l’Iran menace d’imposer un blocus naval en cas de sanctions économiques plus grande à son endroit à cause de son mystérieux programme nucléaire. On sait d’autres parts qu’Israël piaffe d’impatience (moins subtilement que les Américains) à l’endroit de l’Iran et qu’elle pourrait, sans l’avis de quiconque chez ses alliées, lancer une attaque aérienne préventive sur l’Iran. On connaît par ailleurs la réticence des chinois tout autant que les russes à punir l’Iran pour son programme nucléaire, et ils s’opposent tous deux à des sanctions à l’endroit du régime des mollahs tout autant qu’à une agression armée. Additionnons à ce mélange explosif un détonateur, que l’on pourrait nommer la Syrie, où la situation pourrait dégénérer d’un moment à l’autre en un conflit régional, surtout si des armées étrangères devaient entrer à l’intérieur du pays pour chasser un gouvernement qui massacre littéralement sa population.

Lorsqu’on y pense, c’est tout le Moyen Orient qui est en instabilité.

Comment ne pas imaginer le pire des scénarios lorsque nous faisons l’équation d’une dépression mondiale majeure additionnée à ces instabilités géopolitiques? Plusieurs spécialistes osent l’évoquer du bout des lèvres, mais on pourrait s’éveiller un bon matin en pleine Troisième guerre mondiale.

Si je rejette du revers de la main les scénarios apocalyptiques du calendrier maya et des prédictions toutes aussi funestes des conteurs de bonnes aventures (voyants, astrologues et autres semblables) de la fin du monde pour 2012, j’ai cependant la conviction que nous assistons depuis 2008 à la fin d’un monde, celui des folies du capitalisme néolibéral et du mode de vie qui l’accompagne en Occident. Mais le pire des scénarios évoqués pourraient très bien être évité, si tous et chacun des êtres humains que nous sommes (et nous influons individuellement sur le cours des choses beaucoup plus que nous pourrions l’imaginer), décidions de croire comme l’agent Mulder que notre destin nous le dessinons à partir de chacune des décisions que nous effectuons de manière responsable.

Je veux y croire.

De Soulanges, en ce 2 janvier 2012.

Normand Perry.

N.B : La deuxième partie de cette réflexion sera achevé d’ici quelques jours et elle portera sur la situation au Québec et du reste du Canada.