lundi 2 décembre 2013

Aristote, l'âme et le politique...

Citation du jour: « Le politique doit posséder une certaine connaissance de ce qui a rapport à l’âme »
- Aristote, philosophe grec de l'Antiquité; extrait de l'Éthique à Nicomaque.

Tout politicien qui ignore, volontairement ou non, cette affirmation du Stagirite, n'est pas au service du bien suprême dans la chose publique. Et de ce fait, si un politicien n'est pas au service du bien suprême dans la chose publique, ou bien il est au service d'intérêts tiers qui n'ont rien avoir avec la chose publique, ou bien il est au service d'un pur ego.

- Normand Perry, 2 décembre 2013.

Aristote sur Wikipédia

Aristote de Raphaël
(1510-1511, fresque du Vatican)

mercredi 3 juillet 2013

Où sont nos fruits et légumes produits au Québec?

Ce printemps dernier le Gouvernement du Québec lançait sa politique de souveraineté alimentaire du Québec avec tambours et clairons. En ce qui me concerne, je n'avais pas besoin d'une telle politique pour être un consommateur consciencieux de la question pour me comporter de manière responsable à l'égard de nos agriculteurs du Québec.

Par contre, il est fascinant de constater jusqu'à quel point les grandes bannières de nos épiciers au Québec, tout comme les kiosques de ventes de fruits et légumes indépendants, tardent à appliquer la nouvelle politique québécoise de souveraineté alimentaire. Pour juger d'une telle chose, je me sers d'un indice: les champignons.

Je réside dans la région de Soulanges (sud-ouest de la de Montérégie), et sauf IGA qui me semble être la seule grande bannière à faire de véritables efforts pour offrir en rayon des champignons produits ici au Québec, les autres grandes bannières (Provigo, Loblaws, Maxi, Super C, Metro) et kiosques indépendants n'ont que des champignons ontariens à offrir. Pourtant nous avons deux gros producteurs québécois de champignons: G.D.P. de Verchères et Élite, et certainement d'autres que je ne connais pas.

Je veux, et je tiens à encourager nos producteurs de fruits et légumes du Québec. Je suis conscient jusqu'à quel point cela est d'une importance vitale pour la survie de l'industrie maraîchère au Québec que d'acheter localement: mais que peut faire le consommateur, réellement, devant des grandes bannières et kiosques indépendants qui ne semblent pas vouloir mettre l'épaule à la roue dans l'application de la politique de souveraineté alimentaire du Québec?

Faudrait-il un programme gouvernemental comportant des obligations contraignantes, avec pénalités à l'égard des distributeurs qui favorisent les producteurs d'ailleurs au détriment des producteurs québécois? En attendant que les chaînes de distributions alimentaires fassent l'effort d'offrir des champignons du Québec, je les achète là où on les trouve. Je fais tout pour éviter d'acheter ceux qui nous proviennent d'Ontario.

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Ce texte est également publié sur:

- Le Globe
- Huffington post Québec

lundi 3 juin 2013

La charité aux caisses? Non, merci!

Récemment, à deux reprises, en un très court laps de temps, alors que je me présentais à une caisse pour payer (la première fois, une addition au restaurant ; la seconde, des achats dans un magasin), je me suis fait demander par la caissière : « Voulez-vous, monsieur, ajouter un montant pour [telle] cause de charité ? »… Après quelques instants de silence, je répondis, chaque fois, assez sèchement : «Non.»

La première fois, au restaurant (une chaîne québécoise spécialisée en petits-déjeuners et déjeuners), en revenant à la voiture, j’en discutai avec l’ami avec lequel je venais de partager le petit-déjeuner. Nous en sommes assez vite arrivés à certains constats : une chaîne de restaurant qui s’adonne à une telle pratique ignore le malaise qu’elle peut occasionner aux clients qui se font demander pareille chose alors qu’ils sont probablement entourés soit de collègues de travail, d’amis ou de parents. De plus, le commun des mortels ignore probablement que l’ensemble des sommes recueillies par le commerce en question profite directement à ce commerce sur le plan fiscal, car les crédits d’impôt, déduits pour dons de charité, ne sont pas attribués aux donateurs (les clients), mais au commerce qui déclare cette grosse somme globale sur ses impôts d’entreprise.

Bon, je pense que vous avez une idée du portrait que je tente ici de dresser.

L’éthique commerciale

Évidemment, en plus de profiter des retombées fiscales dont je viens de faire la preuve, l’entreprise qui pratique ce genre de chose (collecte de fonds de charité à la caisse) tente de projeter une image d’entreprise soucieuse du bien collectif ou social : on se donne bonne conscience sociale, sur le dos du client, et surtout, à son insu ! Sans parler du profit qu’elle en tire sur le plan fiscal.

Ce faisant, cette même entreprise transgresse beaucoup d’éléments éthiques. Premièrement, lorsque je décide de faire la charité pour une cause qui me tient à coeur, je pratique systématiquement une maxime biblique qui stipule que « ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite » (Matthieu 6 : 3). En gros, faire le bien, soit, mais uniquement dans le but de faire le bien à la personne concernée, le tout discrètement, sans que ce soit vu et connu publiquement. Ainsi, le geste que je pose est dépourvu de toute forme de recherche de reconnaissance publique ; c’est un geste posé, purement et simplement, dans le but de faire du bien. Ainsi, lorsqu’une entreprise demande à un client, sans trop de discrétion, de faire don de charité, on lui force la main. D’un côté, le client ne voudra pas paraître radin de s’abstenir devant d’autres (qu’est-ce que les gens vont penser de moi ?) ou encore sera tenté de donner de manière plus substantielle qu’il en serait capable (sur le plan budgétaire personnel) pour se faire une belle réputation devant les autres.

Deuxièmement, une entreprise qui pratique ce genre de chose agit de manière très hypocrite. Car, comme je l’ai démontré plus haut, cette entreprise en retire un gain fiscal sans avoir eu à fournir aucun effort financier pour cela, en recueillant des fonds, simplement et insidieusement, auprès de sa clientèle. Clientèle qui, j’insiste, dans une très grande majorité, ignore tout des retombées fiscales dont cette entreprise profite grâce à elle, de même que de la notoriété qu’elle lui permet d’acquérir à son insu.

Au moins, de la discrétion

Soyons clairs, cette pratique visant à inciter la clientèle à faire un don de charité en l’interpellant verbalement devant témoins est profondément immorale sur le plan de l’éthique, et indécente à plusieurs égards à l’endroit de la principale source de revenus d’une entreprise : le client.

Vous tenez tout de même à inciter votre clientèle à faire des dons de charité ? Au moins, ayez la décence d’user de discrétion à son endroit ! Installez une boîte de dons à côté de la caisse en mentionnant sur cette boîte où les dons seront dirigés, et ordonnez à vos agents de caisse de ne point souffler mot à propos de cette boîte : elle est là, les gens ne sont pas des imbéciles, et ils feront un don s’ils en ont envie. Et ayez aussi la décence d’écrire « merci ».

L’éthique commerciale n’est pas une chose qui sert à montrer patte blanche quand ça vous chante ; elle a surtout pour but d’anoblir la pratique du commerce afin que tous, clients et fournisseurs, puissent bénéficier réciproquement de l’échange de biens ou de services contre de l’argent.

Ce billet est également publié sur l'une de mes tribunes suivantes:

- Le Globe
Huffington Post Québec

Il a également été publié en page A-7, section Idées du journal Le Devoir le 5 juin 2013 sous le même titre: La charité aux caisses? Non, merci!
(http://www.ledevoir.com/edition-pdf/2013-06-05.pdf)


mardi 2 avril 2013

La révolution nécessaire


Épilogue sur les scandales de corruption-collusion au Québec

Alors que la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction (la Commission Charbonneau) en arrive presque à terme sur le volet « Ville de Montréal » de son long, dur et nécessaire travail, nul besoin d’attendre le rapport de madame la juge (en tout respect) Charbonneau pour mener une réflexion sur ce qui, en tant que société, institutions, corporations, entreprises et individus, a bien pu nous entraîner vers une corruption qui semble s’être généralisée depuis bon nombres d’années ici au Québec, et comment il est possible de donner le coup de barre nécessaire pour que tous, nous puissions vivre et prospérer de manière un peu plus saine et harmonieuse.

Un constat s’impose de lui-même : l’argent semble être au cœur et à la source de toute la problématique que nous retrouvons tout au long des témoignages défilants jours après jours à la Commission Charbonneau. Et si l’argent est le cœur et la source de la corruption et de la collusion (un corollaire nécessaire des deux dans ce contexte), la finalité en est sans aucun doute le pouvoir. Au nom de l’acquisition de cet idéal et ascendant (le pouvoir), la fin justifiant les moyens, les règles élémentaires du jeu démocratique se voient être violés de manière plus ou moins conscientes par des acteurs du monde des affaires, de la fonction publique et de la politique, et ce, dans des rapports qui nous apparaissent aujourd'hui, à l’écoute des témoignages à la Commission Charbonneau, incestueux.

Au-delà de tous les aspects spectaculaires qui apparaissent au grand jour à cette Commission Charbonneau, des réactions de révoltes provoqués par ce que nous y voyons et entendons, et d’une forme de thérapie publique, des questions fondamentales surgissent et elles nous renvoient à chacun de nous-mêmes, en tant que personne et individu, sur nos propres valeurs et attitudes face aux questions liés à l’argent. Je vous entends tous me répondre au secret de vos consciences : « mais les coupables ce sont les corrompus que nous voyons défiler à la Commission Charbonneau, pas nous! » Et si nous nous exercions un moment à une petite introspection?...

Quel est mon rapport à l’argent?

A quel point suis-je libre par rapport à l’argent?

L’accumulation de richesses monétaires : est-ce le seul but que j’ai dans la vie, au point d’en être devenu l’esclave?

Où l’argent n’est-il qu’un moyen parmi d’autres pour être confortable?

Jusqu’à quel point mes responsabilités citoyennes (impôts) me posent-elles problèmes dans la vie?

Si ma conscience me cause des maux de têtes à la vue de ces quelques questions bien simples, alors un examen en profondeur de mes valeurs est devenu une nécessité, en tant qu’individu certes oui, mais en tant qu’organisation (de quelque nature que ce soit en société) également.

Lorsqu’il est devenu une pratique normale de faire des choses en cachette par rapport à l’argent (par exemple par l’échange d’argent comptant uniquement pour service ou bien rendu) alors nous avons une indication de la conscience qu’il y a un problème! Lorsque je cherche à faire toutes sortes de détours légaux en apparence mais profondément injuste en substance pour « sauver » de l’impôt, alors il y a un problème! Lorsque je fais transiter de l’argent par cent mille détours pour servir la cause d’un parti politique d’une manière en apparence légale et qu’au fond toutes les règles du jeu démocratique sont violés en secret, alors oui il y a un sacré problème!

S’il y a un danger qui guette le Québec présentement de nous retrouver un jour en une situation pire que la Grèce actuelle, ce ne sera pas à cause d’un déficit budgétaire ou une dette endémique, non : ce sera par une déresponsabilisation généralisé par rapport à l’usage dont nous faisons individuellement et collectivement de l’argent et de la valeur que nous y rattachons, et de sa conséquence directe et lourde sur la dette publique! C’est cette corruption généralisée qui a conduit la Grèce à sa situation présente et rien d’autre! C’est ça que nous cherchons au Québec? Non? Alors si nous ne questionnons pas, fondamentalement, notre attachement par rapport à l’argent, et je le répète, de manière individuelle et collective, c’est exactement là où nous nous retrouverons, au même endroit où les Grecs sont. Une révolution nécessaire doit s’opérer dans les mentalités et ça presse! Nul besoin du rapport Charbonneau pour s’y attarder dès maintenant.

Je dois avouer très franchement qu’il y a une chose qui me tombe royalement sur les nerfs : alors que nous entendons partout dans les milieux d’affaires au Québec que nous devons fonctionner dans le libre marché et la concurrence, ce que nous entendons à la Commission Charbonneau met en relief exactement son contraire par des acteurs de  ce même milieu des affaires. Lorsque nous sommes témoins des stratagèmes de collusion entre entrepreneurs du milieu de la construction, idem pour les firmes de professionnels, cette collusion donc fait échec directement au leitmotiv dans le discours du libre marché. Mais c’est quoi toutes ces « amanchures » là?

Ni le monde des affaires au Québec, ni la fonction publique et ni le milieu politique n’échappent guère à l’examen de conscience que j’évoquais plus haut. Il va falloir que nous cessions de croire que le respect de la loi dans sa lettre est chose suffisante pour que nous puissions montrer pattes blanches dans l’opinion publique. Tant le milieu des affaires, de la fonction publique et du milieu de la politique ont un triple défi devant eux : un respect de la loi dans sa lettre, un respect de la loi dans son esprit, et la projection d’une image publique s’appuyant tant sur l’un et l’autre solidement. Et je m’adresse ici particulièrement aux services de contentieux légaux de ces trois milieux au Québec : le respect de la loi dans son esprit, essence et substance n’est pas une chose secondaire ou accessoire car, dans le contexte actuel, c’est ce sur quoi l’opinion publique aura désormais les yeux rivés lorsqu’il voudra s’assurer de la probité de votre organisation. Et pour vous accompagner dans ce travail, il vous faudra être accompagné d’experts en questions éthiques et morales. Le droit n’est pas une discipline qui s’est inventé d’elle-même, elle est essentiellement fondée sur la morale. Il vous faudra accepter d’être confronté dans vos convictions par ces experts lorsqu’il s’agit de juger de situations particulières dans vos milieux respectifs. 

Et s’il y a un aspect que j’espère voir ressortir dans les recommandations de la juge Charbonneau au terme de son travail c’est celui que je viens d’évoquer. En toute honnêteté, les changements en profondeur que requiert le milieu des affaires, de la fonction publique et du milieu de la politique au Québec ne pourront s’opérer sans un redressement très solide des questions d’éthiques, pas uniquement en surface et en forme, mais en substance et sur le fond des choses.

Normand Perry.
31 mars 2013

Ce billet est également publié sur:

Le Huffington Post Québec
Le Globe
Vigile

mercredi 6 février 2013

Les questions de goûts et la vie en commun

Lorsque nous nous arrêtons pour y réfléchir, c'est une évidence que rien n'est plus subjectif à chaque individu que la question de chacun des goûts.

Si nos besoins primaires de se nourrir, dormir, se vêtir, se couvrir, se reproduire et pourvoir à tous ces besoins relèvent de la nature de l'être humain, chacun de nos besoins primaires ne répondent-ils non seulement à des besoins vitaux, mais sont également conditionnés par la culture ambiante.

Il y a cependant un lieu où nous répondons à des goûts culturels qui n'ont aucun lien en rapport à un besoin vital, c'est celui d'entendre de la musique. La privation de musique ne peut pas causer la mort, alors que la privation d'un besoin primaire ou de son abus peuvent mener au décès.

À quoi je veux en venir en rapprochant musique et nourriture? La musique présente dans les restaurants, les épiceries, entre autres choses, et même en d'autres espaces publics. Que de fois que je me rends en un espace public et que je ne cherche qu'à fuir l'endroit parce qu'on vient me casser les oreilles avec un type de musique que je n'aime pas! Cherche-t-on à favoriser le commerce ou le contraire? Si le commerce en est le but, alors revoyez vos façons de faire en matière de sons et de bruits ambiants.

Pourquoi nous rendons-nous au restaurant? Les raisons sont certainement variées. Mais essentiellement pour se nourrir et vivre une expérience gustative, à la base certes, mais y vivre une expérience éminemment sensorielle par-dessus tout, peu importe le choix de type de restaurant que je vais faire. Tous les sens sont sollicités lorsque je vais au restaurant : vue, odorat, tactile, gouter et ouïe.

Si je prends la décision de me rendre dans une chaîne de restaurant rapide, je fais le choix de manger rapidement sans vraiment trop me préoccuper du raffinement alimentaire. Et avouons-nous-le franchement : les autres sens ne sont pas très gâtés dans ce type de restaurant. L'élément que je trouve préoccupant, est le choix et la force de la musique qu'on nous impose en ces lieux. Souvent, c'est de la musique pop et/ou rock assez forte. Cherchons-nous à plaire à la clientèle ou répondons-nous uniquement aux goûts musicaux des proprios? Combien de fois ai-je voulu me rendre dans un restaurant de ce type pour y prendre mon petit déjeuner le matin, et qu'une fois entré à l'intérieur j'ai rebroussé chemin parce que je me suis fait casser les oreilles par de la grosse guitare électrique le matin à 5h30? Non mais franchement!

Par contre si mon choix se porte vers un restaurant reconnu pour la finesse de ses plats, alors c'est une autre histoire.

Par exemple, si, un soir j'ai envie de me rendre dans un restaurant de fine cuisine chinoise avec ma famille, non seulement vais-je vivre l'expérience de goûter à l'Asie, mais également mes autres sens seront généralement sollicités par l'expérience de l'Asie : au plan visuel (le décor et le style vestimentaire des gens qui font le service), au plan de l'odorat (odeurs de la cuisine), au plan tactile avec l'utilisation de baguettes chinoises pour porter la nourriture à ma bouche, par exemple. Mais trop souvent, je suis témoin d'une incohérence parfaite dans l'harmonie de mon expérience sensorielle : mes oreilles sont exposées à de la musique pop ou rock, et très souvent à un volume où je dois élever la voix pour me faire comprendre des gens avec qui je tente de faire la conversation. Pensons-y : on veut me faire vivre une expérience sensorielle chinoise, japonaise, thaïlandaise ou vietnamienne avec tous mes sens, sauf mes oreilles : pourquoi autant d'incohérence? Je veux vivre une expérience asiatique dans un restaurant de fine cuisine asiatique sur tous mes sens : mettez de la musique traditionnelle d'Asie pour l'amour du ciel! Et de grâce, à un volume où elle fait partie du décor et non pas s'imposer par-dessus tout.

Ce que je viens d'illustrer pour l'expérience asiatique en restauration est d'autant plus vrai pour l'expérience italienne, grecque, québécoise, etc. À combien de reprises m'est-il arrivé de me rendre dans une cabane à sucre au printemps, où l'on veut me faire vivre une expérience d'une certaine époque du Québec sur tous mes sens sauf qu'on nous remplit les oreilles avec du rock à tue-tête. Mais qu'est-ce donc que ça? Mettez-nous de la musique traditionnelle du Québec que diable! On a plein de groupes de musique dite « trad » et il y a une recrudescence pour ce type de musique chez les jeunes et je suis là pour ça : pour vivre l'expérience de la tradition québécoise!

En d'autres termes, mesdames et messieurs les tenanciers de restaurant, faites donc preuve de cohérence et soyez harmonieux en regard de l'expérience sensorielle que le client vient vivre dans votre établissement. Vous lui offrez un décor, des couleurs, des odeurs et des goûts d'un type de cuisine? Alors, offrez-lui de la musique qui s'y marie dans une ambiance feutrée pour que l'on puisse se parler!

Pourquoi cherche-t-on à nous enfermer (dans les espaces publics) à l'intérieur d'un seul genre musical comme pour vouloir faire apparaître le pop/rock comme étant le seul genre plaisant à chaque individu qui doit s'y soumettre bon gré mal gré de ses propres goûts? Ouvrez-vous les horizons culturels musicaux, la musique c'est aussi le country, le jazz, le classique, le baroque et combien d'autres encore!

Normand Perry.

Billet également publié sur:

-Le Huffington Post
-Le Globe

jeudi 17 janvier 2013

Du cynisme à l’estime et à l’admiration



Nous le savons tous au Québec, le comportement des membres de la classe politique est parfois très douteux. Ce qui a pour effet d’avoir développé à l’égard de la classe politique une dose assez élevée de cynisme dans la population, à tel point de mettre notre système démocratique à mal, pour ne pas dire le rendre dysfonctionnel. À cet égard, le taux de participation aux élections municipales est devenu si peu élevé que des gens prennent le pouvoir sans une majorité d’électeurs inscrits, et parfois même sans majorité des votes. On pourrait jaser très longuement de la réelle légitimité des élus portés au pouvoir dans tels contextes par ailleurs.

L’objectif de ce billet n’est pas de discuter de solutions hypothétiques visant à paliers aux problèmes évoqués. Car en réalité, la seule solution à ce problème de cynisme chez les citoyens à l’égard de la classe politique réside chez les politiciens eux-mêmes, et pas ailleurs.

Des politiciens se gagnent vraiment la confiance des citoyens lorsque, au cœur de l’action de leur travail d’élus, ils savent démontrer, en paroles et en gestes en cohérence l’un par rapport à l’autre, un dévouement entier et total au service du citoyen et de la population qu’ils représentent.

De mémoire d’homme, je ne me rappelle pas la dernière fois où un élu s’est fait applaudir à tout rompre par sa population, alors qu’il venait de prendre une décision politique éclatante et voté une loi ou un règlement faisant la presque l’unanimité auprès de ces concitoyens. Et à une époque où les commissions d’enquêtes publiques dévoilent au grand jour des scandales de corruption et de collusion, où la classe politique est éclaboussée fortement au premier plan, de telles scènes d’ovations sont à peine imaginable ou relevant carrément d’un fantasme.

Eh bien cette ovation s’est produite à Gaspé le 14 janvier 2013 (extrait sur Youtube en lien). François Roussy, maire de l’endroit, entouré de son conseil municipal, venait de voter une réglementation sur la protection de l’eau potable, et annonçait qu’il allait faire appliquer cette réglementation.  L’adoption de cette réglementation était devenue un impératif alors qu’une compagnie pétrolière (Pétrolia) projetait (et projette toujours à ce jour) de creuser des puits d’exploration pétrolière à Gaspé même, risquant de mettre en danger la nappe phréatique de Gaspé. Malgré des menaces très sérieuses par le président de l’entreprise en question (juridiques et de quitter l’endroit) le maire de Gaspé n’a pas plié l’échine. En véritable gaspésien qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, François Roussy tel un David s’est dressé contre un grand Goliath et a dit « non »!

Le maire de Gaspé s’est clairement positionné du côté du citoyen et du développement durable. Le maire de Gaspé, malgré le chantage, les pressions et les menaces a fait preuve d’un courage assez rare de la classe politique de nos jours face au lobby de l’entreprise privé à la mentalité et fonctionnement du capitalisme néolibéral (sous entendre ici un comportement sauvage). François Roussy par son comportement et son exemple a donné à la fonction de politicien élu ses lettres de noblesse.

Cet homme mérite toute notre estime et notre admiration. Toute femme et tout homme qui songe un jour à se lancer en politique pour servir le citoyen au Québec a désormais un véritable modèle de qui s’inspirer, et il se nomme François Roussy.

Je vous lève mon chapeau monsieur le maire!

Normand Perry.

*Publié dans le journal Le Devoir, section Libre opinion - Gaspé: du cynisme à l’estime et à l’admiration.

*Publié aussi sur le Huffington Post: Bravo au maire de Gaspé!

*Publié aussi sur Le GlobeFrançois Roussy, maire de Gaspé – Du cynisme à l’estime et à l’admiration