mercredi 8 octobre 2014

Se réapproprier le Mouvement Desjardins.

Si nous avions une Bastille à Montréal, j'irais la prendre en Jupiter!

Il est vraiment temps qu'un grand coup de balais soit donné au Québec, et peut-être pas celui que Monique F. Leroux, présidente chez Desjardins, veut pour tous sans passer par son propre statut de millionnaire!

Madame Leroux, après avoir lu vos propos dans l'article « L'austérité: le passage obligé des Québécois » dans l'édition du Journal de Montréal du 6 octobre dernier, et surtout avoir été témoin d'une attitude que je trouve déplacée pour une présidente d'un mouvement coopératif (dénudé de tout sens au point où j'interroge mon appartenance à ce dernier), j'ai décidé de prendre la plume et de réagir publiquement.

Je suis très inconfortable avec l'idée de vous avoir comme présidente madame, surtout dans le contexte où l'on connaît votre salaire faramineux et que les fins de mois doivent certainement être le cadet de vos soucis, contrairement aux 90% des membres du mouvement que vous présidez.

Alphonse Desjardins a fondé ce mouvement parce qu'il a su faire preuve d’empathie par rapport à son milieu et à son temps; aujourd'hui nous (les membres) devons subir des positions publiques et des décisions venant d'une présidente dont on ne perçoit rien de tout cela. Au contraire, vos positions néolibérales sur des enjeux majeurs, comme celui d'un régime d'austérité, apparemment incontournable au Québec à ce moment-ci de notre histoire, sont aux antipodes de l'idéal coopératif et de solidarité du mouvement que vous présidez!

Membres du Mouvement Desjardins, j'en appel à une rébellion ouverte à l'endroit de Monique F. Leroux, et organisons une destitution de sa présidence. En tant que membre de ce mouvement coopératif, nous en avons le pouvoir et surtout le devoir à l'endroit de la mémoire de notre fondateur, Alphonse Desjardins.

Maudit que je me retiens pour ne pas verser en une terrible colère, vous ne pouvez vous imaginez comment elle me brûle les doigts quand je me fait rire en pleine face de cette manière là!

Normand Perry
Membre du Mouvement coopératif Desjardins.

Les Rockefeller + FIA Formule E = Révolution énergétique mondiale.

Cela est presque passé inaperçu dans les médias nationaux du Québec récemment, mais une véritable chiquenaude est survenue dans le monde de la finance, chez nos voisins américains à Wall Street le 22 septembre dernier.

Les Rockefeller ont retirés leurs billes du secteur pétrolier, afin de réinvestir ces importantes sommes vers le combat contre le réchauffement climatique. Ce n'est pas rien, que cette nouvelle! Surtout lorsque nous savons que la fortune immense de cette famille s'est enraciné dans les énergies fossiles.

Lors de la première course de championnat de FIA Formula E à Beijing le 13 septembre dernier, je me réjouissais de voir cet événement comme une véritable révolution.  Non seulement  une révolution en course automobile, mais dans l'industrie automobile dans son ensemble, puisque le développement de ces voitures de courses électriques, par les ingénieurs du milieu, va constituer un véritable laboratoire (comme c'est toujours le cas dans les courses de voitures de haut niveau), qui va propulser le marché de l'automobile vers l'énergie électrique, et que cette même révolution constitue le début de la fin de l'industrie pétrolière.

Ce que Les Rockefeller ont réalisé cette semaine vient cristalliser, assez solidement, les retombées de cette même révolution. Adieu aux pétrolières et bye bye aux sables bitumineux albertains. Car si le mouvement entamé par les Rockefeller provoque une cascade sur les marchés boursiers et que d'autres grandes fortunes influentes de la planète décident d'aller dans le même sens pour le combat contre le réchauffement climatique, l'industrie pétrolière va décliner, peut-être beaucoup rapidement que certains pourraient le croire en ce moment à Québec et à Ottawa.

Ce qui devrait donner une impulsion additionnelle aux groupes qui combattent, contre vents et marées, les projets pétroliers qui concerne le Québec: que ce soit par le transport du pétrole sur notre fleuve St-Laurent, source d'approvisionnement en eau potable d'une très grande partie de la population québécoise; que ce soit sur les tracés d'oléoducs où le pétrole acheminé vers le Québec servira surtout à l'exportation; que ce soit dans les projets d'exploration et d'exploitation pétroliers dans le St-Laurent (encore!), en Gaspésie et sur l'Île d'Anticosti.

Au total le Québec coure beaucoup plus de risques de catastrophes graves et irréparables en matière de pétrole que de bénéfices que tous les citoyens pourraient en retirer par l'État. Les groupes environnementaux qui combattent actuellement ces projets doivent redoubler d'ardeur et d'énergie, car la révolution de la propulsion électrique en automobile vient de recevoir un très sérieux coup de pouce, inattendu tout autant qu'inespéré, de la famille Rockefeller.

Ce texte a été publié sur le Huffington Post Québec le 29 septembre 2014.