lundi 24 mai 2010

Le hasard existe-t-il ?

Dans un interview accordé au magazine Le Point publié le 20 mai dernier, le poète et penseur du "tout-monde" Edouard Glissant exprime quelques idées curieuses à propos de la connaissance humaine.


L'un des lieux de débats privilégié de la philosophie contemporaine est bien celui du monde de la connaissance chez l'être humain. Edouard Glissant stipule que le "Le hasard est une donnée de la connaissance" dit-il. Il en réfère à une expérience vécue lors de la rédaction d'une anthologie qu'il vient de publier.

Sur le site
Facebook de Philosophie magazine, j'ai sauté à pieds joints dans un débat lancé par le magazine en lançant une affirmation sans équivoque: "le hasard n'existe pas". Il s'en est suivi des échanges très émotifs entre divers intervenants dont votre humble serviteur.

Albert Einstein s'est opposé à l'idée du hasard à une certaine époque, voulant ainsi contrer la théorie de la mécanique quantique de son ami et physicien Niels Bohr. L'Histoire démontre qu'Einstein a fait erreur en se basant sur des prémisses scientifiques infondées. Cependant, la mécanique quantique ne prouve aucunement l'existence du hasard en tant que tel au plan scientifique.

Au plan philosophique le débat reste tout aussi ouvert: comment peut-on admettre l'idée de l'existence du hasard ? Pour moi cette question porte en elle des corollaires par rapport à la question de l'existence ou non du non-être, une question ayant passionnée les philosophes de l'Antiquité tout aussi bien qu'à plusieurs époques ultérieures.

Certains prétendent qu'il s'agit d'une équation à plusieurs inconnus. Mais une équation à plusieurs inconnus c'est de l'algèbre, donc aucune commune mesure avec l'idée du hasard. D'autres tentent de définir le hasard de la manière suivante: lorsqu'un fait surgit de nulle part de manière inattendue et que le sujet en a point connaissance au préalable, il s'agit d'un évènement provoqué par le hasard. Encore ici Aristote oppose à ce concept subjectiviste celui du réalisme: la réalité EST lorsque le sujet est en présence de son objet. Cependant, l'objet EST de manière indépendante de son sujet tout comme le sujet l'est par rapport à l'objet. Ma position est une opposition très ferme à ce ou ces concept(s) du hasard: ma position s'appuie sur le réalisme aristotélicien. Ce à quoi le sens commun attribue l'étiquette de "hasard", il faudrait plutôt parler de coïncidence.
Le terme coïncidence tel que définie dans la logique formelle, il n'y a donc aucune mesure de ce que le sens commun attribue au hasard.


Le hasard est une machination de l'esprit, une utopie et de la pure futilité!





Normand Perry
Région de Soulanges
En ce 24 mai 2010, 14h50

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Seuls les commentaires et critiques signés (identifiés) par leur auteur seront publiés.