lundi 2 janvier 2012

Fin du monde en 2012? (1 de 2)

Le calendrier Maya prévoit, semble-t-il, la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Au cours des dernières années, devins, astrologues, magiciens, clairvoyants et autres du même acabit, sans oublier Hollywood qui y est allé d’un film catastrophe sur cette prédiction Maya, tous se sont amusés au dépend de la crédulité de la foule pour tenter de faire concorder toutes sortes d’évènements à cette date du 21 décembre 2012. Quel but poursuit-on de parts et d’autres : vendre! Vendre des revues, des livres, des billets de cinémas. Vendre, vendre, vendre. Dans une société de surconsommation tout devient objet de marketing et de vente, tout devient motif de dépense et parfois d’endettement.

Sur ce blogue, qui débute en ce mois de janvier 2012 sa troisième année d’existence, rien n’est à vendre. Son unique objectif, comme l’en-tête l’explique si bien, est de réfléchir sur ce qui touche les grandes dimensions de l’être humain. J’entendais récemment dans un épisode d’une série télévisée que j’affectionne particulièrement, les X-Files, l’agent du FBI Fox Mulder en réplique à sa collègue et très sceptique Dana Scully: «que nous influons sur notre destin par les choix que nous faisons.» Mulder, ne croit pas au destin écrit d’avance avant notre naissance et que notre existence emprunte ce chemin par des voies invisibles et mystérieuses. Mulder a la ferme conviction que ce destin nous le fabriquons jours après jour, selon les choix que devons faire. Tel est le destin de la vie : nous avons la responsabilité de le tracer. C’est une conviction que je partage largement avec l’agent Mulder.

Le 2 janvier 2011, sur ce même blogue, je spéculais sur l’année à venir en me basant strictement sur de lourdes tendances. En effet, pour un individu qui observe l’actualité géopolitique de tous niveaux, en tenant compte de certaines données statistiques récurrentes et tenaces, se faire une idée de l’avenir à court terme est tout de même assez facile. Il ne s’agit aucunement d’un jeu de devinette, d’art divinatoire ou de voyance, il s’agit de projections.

Lorsque je sais qu’une fusée va partir d’un point X sur le globe terrestre avec tel degré d’inclinaison, je peux projeter sa trajectoire et son objectif. Ainsi ai-je pu projeter une année 2011 comme étant révolutionnaire en observant certaines tendances lourdes en différents endroits du monde dans l’actualité géopolitique de 2010.

Au fait je dois avouer que je me réjouis grandement du réveil du monde arabe face aux dictatures de plusieurs de ces pays-là, et c’est un mouvement qui est loin d’être terminé, ne pensons qu’à ce qui se passe en ce moment en Syrie. Et comment ne pas parler de cette année de révolutions sans parler du mouvement des indignés à travers le monde, surtout en Occident? Il est vrai que la faiblesse de ce mouvement réside dans le flou d’un message qu’on voulu lancer les propagandistes de chaque ville où des indignés ont campé (Madrid, Londre, New-York, Vancouver, Toronto, Montréal et des centaines d’autres villes) d’où on les a chassé en se servant des froids hivernaux comme excuses pour les protéger. Les indignés n’en représentent pas moins un message très clair à l’endroit du système capitaliste néolibéral : le réveil face aux inégalités et injustices de vos pseudos démocraties n’en est qu’à son balbutiement, ne croyez pas que vous avez gagné la partie. En 2012 il y aura une suite à ce mouvement des indignés par la force des choses, notamment une dégradation majeure de la situation économique dans le monde.

En ce 2 janvier 2012 je me permets de récidiver sur ce blogue. Interrogeons-nous d’abord sur ce que sont les tendances lourdes dans l’actualité géopolitique depuis les deux derniers trimestres.

À l’international on ne peut éviter de se demander où va nous conduire la situation économique européenne. Je dis « nous » car la zone européenne nous concerne au premier plan. Plusieurs spécialistes pensent que la monnaie commune de la zone européenne, l’Euro, coure le risque de la désintégration, si les pays de cette même zone n’arrivent pas à s’entendre et à appliquer des plans d’austérité économique afin d’éviter aux banques des faillites en cascades. Tout cela à cause de la dette souveraine à haut risque de plusieurs membres de l’Union européenne. Mais au train où vont les choses : plan d’austérité, montée en flèche du taux de chômage, décote de la note de crédit de plusieurs pays entrainant des hausses d’intérêt sur la dette de plusieurs d’entres eux déjà lourdement hypothéqués, voyez-vous vers quelle abime cela entraine l’Union européenne? Il est très difficile de croire qu’une dépression économique majeure et mondiale soit évitable. Pourquoi? Non seulement à cause du cercle vicieux dans lequel s’enferme l’Union européenne, mais à cause également de l’énorme dette américaine. Les systèmes bancaires étant étroitement inter-reliés, la contagion (et on l’a vu en 2008) se propage à une vitesse vertigineuse.

Soyons très clair : ce système capitaliste néolibéral craque de toutes parts sous nos yeux. On essaie tant bien que mal de le sauvegarder, mais il est trop tard. Le pire n’est pas derrière nous, il est devant.

La situation géopolitique internationale n’est guère plus réjouissante du côté de la diplomatie. A l’heure où j’écris ces lignes, l’Iran procède à des essaies de tirs de missiles (ayant la capacité d’atteindre des bases américaines et Israël) à partir du détroit d’Ormuz, un détroit sur lequel l’Iran menace d’imposer un blocus naval en cas de sanctions économiques plus grande à son endroit à cause de son mystérieux programme nucléaire. On sait d’autres parts qu’Israël piaffe d’impatience (moins subtilement que les Américains) à l’endroit de l’Iran et qu’elle pourrait, sans l’avis de quiconque chez ses alliées, lancer une attaque aérienne préventive sur l’Iran. On connaît par ailleurs la réticence des chinois tout autant que les russes à punir l’Iran pour son programme nucléaire, et ils s’opposent tous deux à des sanctions à l’endroit du régime des mollahs tout autant qu’à une agression armée. Additionnons à ce mélange explosif un détonateur, que l’on pourrait nommer la Syrie, où la situation pourrait dégénérer d’un moment à l’autre en un conflit régional, surtout si des armées étrangères devaient entrer à l’intérieur du pays pour chasser un gouvernement qui massacre littéralement sa population.

Lorsqu’on y pense, c’est tout le Moyen Orient qui est en instabilité.

Comment ne pas imaginer le pire des scénarios lorsque nous faisons l’équation d’une dépression mondiale majeure additionnée à ces instabilités géopolitiques? Plusieurs spécialistes osent l’évoquer du bout des lèvres, mais on pourrait s’éveiller un bon matin en pleine Troisième guerre mondiale.

Si je rejette du revers de la main les scénarios apocalyptiques du calendrier maya et des prédictions toutes aussi funestes des conteurs de bonnes aventures (voyants, astrologues et autres semblables) de la fin du monde pour 2012, j’ai cependant la conviction que nous assistons depuis 2008 à la fin d’un monde, celui des folies du capitalisme néolibéral et du mode de vie qui l’accompagne en Occident. Mais le pire des scénarios évoqués pourraient très bien être évité, si tous et chacun des êtres humains que nous sommes (et nous influons individuellement sur le cours des choses beaucoup plus que nous pourrions l’imaginer), décidions de croire comme l’agent Mulder que notre destin nous le dessinons à partir de chacune des décisions que nous effectuons de manière responsable.

Je veux y croire.

De Soulanges, en ce 2 janvier 2012.

Normand Perry.

N.B : La deuxième partie de cette réflexion sera achevé d’ici quelques jours et elle portera sur la situation au Québec et du reste du Canada.

1 commentaire:

  1. M. Perry,

    J’ai bien lu votre texte sur les prédictions Maya. Il est évident que cela a titillé les fibres de tous les vendeurs du temple et aussi comme vous le dites, de tous les voyants et devins pour exploiter la crédulité du bon peuple. Cependant, les Mayas n’étaient pas des imbéciles et ils possédaient certaines sciences à un point difficilement crédible selon nos critères, l’astronomie entre autre. Si nous analysons ce qui se passe présentement sur notre planète, cette prédiction devient de plus en plus probable et crédible. Est-ce la fin du monde ou la fin d’un monde? Certaines puissances sont contrôlées par des fous, littéralement. Sous prétexte que l’Iran pourrait développer la bombe atomique, les USA, Israël en tête, menacent de leur en envoyer, vous voyez le topo? Extrêmement dangereux. Des fous vous dis-je! Israël est, elle, pourtant bien pourvue d’armes atomiques. Les USA inondent la planète de désinformations et satanise tout ce qui est Iranien. Comme on l’a vu souvent dans l’Histoire, c’est une sérieuse préparation à la guerre. Sans tomber dans la crédulité, il y avait un certain Nostradamus qui a prédit, il y a longtemps, que la troisième guerre mondiale, serait amorcée dans cette région dans des temps qui correspondent à peu près aux nôtres. Est-ce le fruit du hasard? Je ne crois pas au hasard. Les choses arrivent quand leur temps est venu. Je n’accorde pas foi à des prédictions farfelues mais cette fois, il est possible que ce soit avéré, malheureusement. Les événements politiques convergent dans ce sens et ça, ce ne sont pas des racontars de commères ou des lubies de voyants.

    Ivan Parent

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